Un jour un mec pas très connu du tout nommé Shakespeare a dit : “Combien pauvres sont ceux qui n’ont point de patience” et un autre a ajouté “Tout vient à point à qui sait attendre”… J’avais, comme beaucoup de gens, horreur de ces adages, je préférais de loin faire mon père Fouras en les sortant aux autres (N’est ce pas Marcelle?) sans les appliquer à moi-même. Tant d’adages qui pour moi étaient à l’époque à des années-lumières de ma réalité. Dans la conception de la vie que j’avais, c’était juste incompatible avec ma personne de puce surexcitée et droguée au Red Bull.
Le Dalaï Lama a dit:
“Qui se fait l’esclave volontaire aux ordres du monde entier?
Le faible d’esprit qui n’a aucune confiance en soi!
La vraie voie prône l’altruisme et l’amour universel.”
C’est beau, n’est ce pas? La deuxième phrase me correspondait tout à fait! Je pouvais même me considérer comme une pure victime de la société, j’étais obsédé par le temps et je regardais régulièrement ma montre, j’aimais que tout aille vite, de plus en plus vite, je voulais tout, tout de suite, je ne supportais pas d’attendre. Paraît-il que c’est l’une des caractéristiques de la génération Y dont les personnes nées après les années 80 font partie.
Attendre? Mais pour quoi faire!? Ça m’était juste impossible. Je pense que j’avais gardé ça de mon enfance. L’éternelle impatience des sales gosses comme moi et leur rapport espace-temps différent de celui des adultes. Petit j’étais lourdingue (J’ai malgré tout UN PEU changé) : Quand est ce qu’on y va? C’est quand dans pas longtemps? C’est bientôt? Je m’ennuie! Magne-toi maman! (si elle m’entendait!) Et quand venait Noël… elle demandait pardon de m’avoir mis au monde,la pauvre! En fait je la plains vu ce que je lui ai fait endurer.
Plus tard, ma scolarité post-bac m’a fait récidiver, mon manque de patience alimenté par l’ennui me rongeait tellement que sur ma table était inscrit par plusieurs traits le nombre de jours qu’il me restait à tirer dans cette école. Et ça m’angoissait, et j’étais pas bien, et j’étais déprimé… Paye ta vie de stressé!
– Comment peut-on être heureux quand on a atteint ce niveau d’impatience? A ce niveau-là il était évident que je casserais ma pipe vers la quarantaine ou que j’aurais perdu ce qui me sert de cheveux sur le caillou.
Puis un beau jour, je me suis rendu compte que mon impatience générait la moitié de mon stress. A être patient, j’ai gagné à moins être stressé, à garder mon calme et à devenir constant dans la conduite d’un projet ou d’un objectif que je me suis fixé. Par-dessus tout j’ai appris à utiliser correctement l’énergie que j’accorde aux choses ou aux personnes.
– Comment moi, j’ai pu devenir patient? Moi l’éternel surexcité du ciboulot qui veut tout, tout de suite, et qui ne supporte même pas d’attendre que son eau bouille. Tout simplement en relativisant, en optimisant mon temps et surtout en apprenant à vivre au présent!
– Relativiser relève limite de l’art. C’est presque un talent, tout ne se relativise pas dans la vie, sinon on passe pour un fou ou un marginal! Relativiser dans le sens prendre du recul sur les choses. En étant patient j’ai appris à garder la tête froide et à ne pas précipiter les choses. J’ai un jour demandé à mon directeur, une prime de salaire en guise de récompense pour lui avoir trouvé du business. Celui-ci m’a gentiment mis une quenelle en me répondant : “Ça n’est pas le style de la maison” et blablabla. Dans les jours qui suivirent, il avait été instauré une politique de récompense (non rétroactive) pour les consultants dans mon cas. “Double quenelle!” J’avais tellement les nerfs que j’étais prêt à envoyer un mail avec la terre entière en copie pour réclamer mon dû. Qu’est ce que j’ai fait? Je ne l’ai pas envoyé, j’ai préféré lâcher prise pour revenir plus tard à la charge. Deux mois ont passé, les choses se sont faites naturellement, j’étais reconnu salarié du mois et on m’offrait des jours de vacances… c’est toujours ça de pris! En y réfléchissant, j’ai malgré tout bien fait de ne rien envoyer et d’avoir relativiser stratégiquement. Avec du temps et de la patience, on vient à bout de tout!
– La deuxième chose: vivre dans le moment présent. Un jour une fille avec qui j’étais à l’époque m’a dit : “Jordane tu vis trop dans l’avenir et pas assez au présent!” Je savais qu’elle avait raison, même si sur le coup, je l’ai bien sûr contredite pour ne pas lui donner raison (Attends! Oh!). Cependant sa phrase m’est restée (comme vous le voyez) et est encore aujourd’hui ancrée dans ma tête. Je parle de sa phrase, hein; elle, je ne m’en souviens plus… (Mémoire de poisson rouge oblige!)
Je me suis ainsi rendu compte que ma nature d’anxieux provenait de la majorité de mes angoisses et de mes questionnements portant sur mes expériences à venir. Je passais mon temps tourné vers le futur à vouloir tout anticiper. Alors qu’il nous est juste impossible de modifier notre passé, et de contrôler notre futur, cela va de soi, à moins de posséder une DeLorean… (Ref: Film “Retour vers le futur”). Tout ça pour dire qu’à moins d’avoir ses jours comptés, ne soyez pas l’otage du temps, les évènements ne dépendent pas de vous, alors ne pressez pas tout le temps les choses, soyez un peu patient et vivez au présent!
Autre chose, être impatient m’a amené à faire de mauvais choix et à m’a fait rater des opportunités. Un exemple simple et bête: les filles! Ado j’étais tellement impatient de jouer dans la cours des grands de la catégorie +18 ans, que je n’y arrivais pas! (Je fais allusion au sexe, au cas où). Mes potes m’appelaient même le maudit!
Ils pensaient que je l’étais vraiment, mais en fait je m’y prenais juste comme un gros manche (sans image déplacée). Faut dire avoir en face de soi un gamin impatient avec la langue pendante comme un chien qui cours derrière une voiture… Mouais…Pas terrible! Heureusement pour moi que j’ai changé sur ce plan-là, j’aurais sinon servi d’inspiration au réalisateur de 40 ans toujours puceau.
Même Marc Levy a aussi ajouté son mot sur le sujet de l’amour et de la patience (oui je parle souvent d’amour en ce moment, c’est mon côté Canard qui refait surface!):” Il faut avoir de la patience pour aimer” dit-il. Une phrase à garder à l’esprit pour certain(e)s car j’ai dans ma vie déjà entendu :”si je ne suis pas amoureuse dans le premier mois c’est que ça ne viendra jamais...” A cette demoiselle que je connais très bien, j’aurais pu ajouter à ma réponse que chaque relation est vécue différemment,” une réponse telle que l’amour se nourrit de patience autant que de désir; et que l’amour et la patience sont deux choses qui vont obligatoirement ensemble”.
Bref aujourd’hui je me soigne même si ça n’est pas encore ça, mais il paraît que “la patience est le sourire de l’âme“. Alors je construis donc petit à petit mon édifice du bien-être et Mahomet peut même être fier de moi car lui-même a dit: “La patience est la clé du bien-être“… Je pense que tout est dit! A bon entendeur! Bisous!
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