Cet article est ma contribution à l’événement À la croisée des blogs, organisé ce mois-ci par Jean-Pascal Guillon du blog « Les livres du bien-être » sur le thème de : Le bonheur , tout le monde est à sa recherche mais qu’est-ce que c’est ?

Le bonheur c’est être bien dans sa peau sans vouloir celles des autres
“Pour être tout à fait transparent avec vous, l’été 2013, j’ai quitté mon métier de consultant en conduite du changement, que j’avais si longuement recherché pendant un an. J’en avais assez de l’hypocrisie du monde du travail dans lequel j’évoluais. Je ne pouvais plus supporter l’incompétence et les mensonges de mes supérieurs :
– Vis-à-vis des salariés qu’ils prenaient pour de la poudre à canon
– Vis-à-vis des clients auxquels ils vendaient du vent
Aujourd’hui, le « consulting discount » vous vend pour expert un consultant junior sans connaissance pratique. Un expert qui sera facturé cher à la journée, ce qui permet d’augmenter la marge entre le prix de vente et le coût de revient. Plusieurs fois, je me suis retrouvé en porte-à-faux devant un client de plus en plus exigeant. Mes managers me demandaient de maîtriser toujours plus de connaissances et domaines avec toujours moins de temps.
Avant le Bonheur, le Burn-out

Le bonheur c’est être bien dans sa peau sans vouloir celles des autres
A trop tirer sur la corde, beaucoup craquaient. Et moi le premier. Ce métier influençait mon humeur. Je devenais exécrable. Je ne supportais plus rien, ni personne, ni même mon propre personnage. J’étais victime de mes propres humeurs. J’ai perdu des amis, ma petite amie, ma joie de vivre, et l’espoir en mes rêves.
Travailler à ce rythme sans reconnaissance et quand bien même avec reconnaissance, ne plus avoir de temps pour moi, non merci ! Devenir un robot programmé comme un japonais et avoir un compte en banque pas trop mal garni, mais au final ne pas être heureux, non merci ! Bref, faire comme tout un chacun.
A compter de ce moment de ma vie, j’ai décidé d’entreprendre seul un voyage de plusieurs semaines au Canada puis au Brésil, et finir quelques mois plus tard au Japon. Dans chacun de ces pays, j’ai appris d’incroyables choses qui ont à tout jamais modifié mon état d’esprit, mon rapport à moi-même et la vision de ma propre vie.
Je suis allé à la rencontre des autochtones pour voir et comprendre comment ils vivaient. Je me suis imbibé de leur bonne humeur. J’ai tiré l’aspect positif de chacune de ces cultures.
Le déclic au bonheur

Le bonheur c’est être bien dans sa peau sans vouloir celles des autres
J’ai ainsi apprécié l’esprit des “cousins” québécois et j’ai appris qu’il est important d’être de bonne humeur et de s’amuser dans la vie. Au Brésil, j’ai appris à être optimiste et à être confiant en l’avenir. Les Japonais m’ont appris à être serein, à contrôler mes émotions et à apprécier les choses simples en continuant de m’émerveiller comme un enfant.
Ce voyage a été LE “déclic” de ma vie, mon déclic au bonheur, en me permettant de clarifier en quelque sorte ma mission de vie. J’en ai déduit que nous n’étions pas sur le bon chemin du bonheur. Nous avions tout pour être heureux. Mais notre incapacité à apprécier les choses, entretenue par notre esprit râleur, nos plaintes et nos dépressions chroniques, nous empêchait d’évoluer, plutôt que d’entretenir la joie de vivre dans un pays qui nous est envié dans le monde entier.
Un Brésilien d’une favela m’a dit un jour: « tu as de la chance de vivre à Paris, ça doit être une belle ville ? Les gens doivent être heureux, vous avez tout, la télévision, la voiture, l’ordinateur, la bonne nourriture. Ici c’est pauvre mais nous avons le sourire, et vous ? Souriez-vous entre Français de Paris ? » De par mon malaise à lui répondre, cette question m’a fait prendre conscience que le réel trésor dans la vie n’est pas dans un bien de consommation mais celui qui est en nous-mêmes. Nous sommes notre propre richesse. Et la plupart du temps, la solution est en nous. Il m’a fallu 30 ans pour comprendre que j’étais dans l’erreur.
On a qu’une vie

Le bonheur c’est être bien dans sa peau sans vouloir celles des autres
J’ai alors débuté ma deuxième vie. Celle où j’ai pris conscience que je n’en avais qu’une. J’ai ainsi compris que pour être heureux, il fallait que cela vienne de moi.
J’ai remis en cause le statu quo et compris que la société, les autres, les biens, la télé ne pouvaient pas m’apporter ce bonheur et cette paix intérieure.
Pour être heureux, il faut décider de l’être, et par respect pour ma santé mentale il fallait que je commence. La vie m’a rappelé à quel point il est important de savoir prendre 5 minutes sur son rythme normal, pour se recentrer sur ce qui fait du bien.
On n’appartient qu’à soi-même, et c’est à soi-même qu’on doit la fidélité la plus importante. J’ai décidé de toujours être franc et honnête envers moi-même, de tenir les promesses que je me suis faites en faisant ce que j’aime, en vivant mes rêves et en refusant de me faire traiter moins que je le mérite. Car en fin de compte, le vrai bonheur c’est d’être bien dans sa peau sans vouloir celles des autres.”