Après les attentats du Bataclan, il quitte sa STARTUP pour devenir PIANISTE
changer de vie pour devenir pianiste

Après les attentats du Bataclan, il quitte sa STARTUP pour devenir PIANISTE

Après les attentats du Bataclan, il quitte sa STARTUP pour devenir PIANISTE

On a déjà tous eu cette idée de tout plaquer pour vivre un nouveau départ.

Les attentats du 13 novembre ont été un rappel pour chacun d’entre nous que la vie ne peut tenir qu’à un fil.

On connaît tous quelqu’un qui était au Bataclan ce jour là.

Personnellement, j’ai failli perdre mon cousin.

Il est resté à faire le mort pendant 2h dans la fosse en face de la scène.

Depuis ce jour il n’est plus le même.

Je me souviens de cette phrase qu’il m’a dit et qui m’a marqué :

« Je ne dors plus. Je suis excité de vivre ! »

Depuis il a réalisé un rêve de môme : publier sa première BD devenue un best-seller et intitulée « Mon Bataclan ».

Comme mon cousin, cet événement a été un déclic pour plein de personnes.

Cela a été le cas pour Thomas.

Lui, n’était pas au Bataclan, mais comme moi, il est passionné de musique et a été atteint indirectement au fond de lui.

Je pense qu’il a du vivre cette même impression que j’ai pu avoir le week-end du 13 novembre, à savoir “être une cible potentielle directe des terroristes”.

Alors Thomas a décidé d’abandonner son costard-cravate et de fuir La Défense pour se lancer dans son projet musical.

Il a enregistré un album jazz entièrement au piano qui est sorti sur Bandcamp fin 2016.

Sans faire de publicité, 1500 CD de son album se sont écoulés et il est devenu n°1 des ventes dans sa catégorie.

Ça a été une réelle surprise, car son intention de départ était tout autre.

Ça n’est pas commun de tomber sur une histoire comme celle de Thomas.

Il fait du piano depuis l’âge de 2 ans et au moment où j’écris il en a 35.

Il me dit que : « Le piano a toujours été dans la catégorie Hobbies du CV »

Le déclic remonte à son séjour à Vienne le 13 novembre 2015, lorsqu’il apprend la tragique nouvelle des attentats de Paris.

« Là je me suis dit que je ne veux pas revenir en France. Les attentats se sont passés à côté de chez moi. Comme par hasard je suis à Vienne, la ville de la musique.

Ca c’est passé à côté de chez moi et je connaissais des personnes qui y étaient. Ça fait trop de coïncidences. J’aurais très bien pu y être. »

Ce moment a été son appel à l’action.

« A la base je voulais faire un disque pour mes amis et moi-même. Je voulais l’offrir, comme un cadeau, comme un hymne à la vie. »

Comme beaucoup de personnes, les attentats l’ont amené à une réflexion tout à fait intéressante. Il s’est dit qu’il n’aimerait pas que l’on se souvienne de lui en tant que patron d’une boîte de pub,

Ça n’est pas la trace que je souhaites laisser au monde.

Mais plutôt un portrait où il y aurait écrit : « Thomas Zaruba, Pianiste. Je trouve ça beaucoup plus en phase avec qui je suis et c’est ce que je sais faire de mieux et depuis toujours. »

On vit dans un monde complètement fou, on peut y passer n’importe quand… Un RER qui déraille, une voiture qui te renverse ou quoi que ce soit.

En fait, qu’est-ce que j’attendais ? Quel déclic j’attendais ?

« Il fallait qu’il y ait un déclic, fallait qu’il y ait un électrochoc pour activer ce projet qui était sous-jacent et toujours en ébullition et qui avait envie de sortir. »

Comme la plupart des personnels qui ressentent un appel à la vie, il n’a pas douté une seule minute de la voie à suivre et de son projet.

« Je me suis dit que ce que je fais c’est juste, c’est aligné avec qui je suis, ce que je fais et ce que je sais faire. Et c’est un projet qui est complètement sincère, donc je ne peux pas me tromper puisque c’est sincère ! »

Pourtant, son ancienne vie a tenté de revenir vers lui pour l’écarter de ce projet. “35” c’est le nombre de propositions d’offres d’emploi qu’il a reçues rien que sur l’année 2016.

« Les gros salaires, les primes, les stock-options, et tous les avantages rattachés au poste… C’était tentant ! C’était pas facile de refuser, mais finalement, ça c’est toujours bien détricoté, et puis ça s’est délité tranquillement sans aucun regret »

Thomas a pris la décision d’être son propre patron et être à la tête de son projet personnel.

Et il est confiant vis-à-vis de l’avenir et de SON avenir.

Lorsque je lui confie que je n’ai jamais osé me lancer dans cette carrière musicale que je m’imaginais plus jeune car ma conviction est que pour réussir dans le monde de la musique, c’est une question de chance et de contacts…

“C’est une question de timing ! »

M’a-t-il répondu avec un air confiant.

« Et puis il convient de faire les choses avec le cœur, car la musique se compose avec le cœur, pas avec la tête. »

J’ai particulièrement apprécié sa réponse à la question :

comment se lance-t’on avec confiance dans un projet comme celui-là ?

« Je me lance dans un projet comme un enfant qui apprend à marcher, il se cogne puis on se relève, puis on apprend à marcher sans tituber. Puis après on grandit, on apprend à trotter, à courir, etc. On apprend à faire du footing, du sprint, du saut en longueur. On apprend en permanence, on reste apprenti toute notre vie. Si on reste dans cette phase d’apprentissage, ça ouvre des portes insoupçonnées, »

Dans ce genre de projet, « notre égo est notre pire ennemi ! ».

Je le rejoins, c’est une lutte contre soi-même pour ne pas tomber dans les pièges qu’il nous tend, comme l’humilité, la jalousie, la dévalorisation ou la survalorisation, etc.

La vie est une question de rencontre.

L’une des similitudes que je remarque lorsque l’on sait que ce quel’on fait est juste, ce sont les rencontres.

« Il convient d’être en écoute totale, en demande de découverte », Thomas parle avec tout le monde.

« Si on est en demande d’échange sincère, les choses se déploient naturellement. »

Une rencontre avec un musicien faite au coin d’une scène parisienne lui a permis un an plus tard d’aller dans le studio à Prague où il y enregistrera son album.

Au fur et à mesure que le projet avance, d’autres rencontres (par hasard) s’opèrent.

Un jour j’ai écrit : toutes les personnes, bonnes ou mauvaises, que nous rencontrons sont destinées à croiser notre chemin pour une raison. Laquelle ? Et bien, pour la simple et bonne raison que cette rencontre par hasard, entraîne des événements, des faits et peut modifier notre avenir. Parfois, cette rencontre nous fait faire des choix que l’on n’aurait jamais pensé faire, ou prendre des “routes” insoupçonnées.

Quand je dis “rencontre par hasard”, je fais référence aux personnes qui se retrouvent sur notre chemin à un moment bien précis de notre vie.

Ces rencontres nous éclairent comme par miracle sur le chemin à prendre, nous aidant à prendre la bonne décision . Mais est-ce vraiment une question de hasard ?

Ce sont comme des passerelles qui nous conduisent ailleurs. La richesse de l’interaction humaine est toujours instructive.

Thomas ajoute que : « C’est dur de quitter quelque chose de déjà installé, mais ça n’est pas impossible. »

Il faut admettre qu’une part de sa réussite appartient au hasard des rencontres et à l’incertain. « Quand tout est réglé, on a tué l’incertain. »

La plupart des personnes cherchent le contrôle et ont du mal à accepter l’idée de laisser une part de hasard à son projet. On cherche tous à prévoir et connaître l’avenir. « Car ça rassure les gens de connaître l’avenir. »

Je termine mon thé tout en clôturant cet échange et en laissant le mot de la fin à Thomas qui résume bien notre conversation :

« On est jamais prêt à ce que tout puisse s’arrêter du jour au lendemain. Comme on ne peut rien, prévoir, alors autant y aller !